Art populaire
    au Québec

BERNIER, Réjean

BERNIER Réjean

1939
Grande Vallée
Gaspésie Îles-de-la-Madeleine


Réjean Bernier est originaire de Cloridorme en Gaspésie. Né en novembre 39, en pleine période de guerre. Il fait partie d’une famille de 10 enfants. Son père Arthur a été un «gosseux» toute sa vie. Il aimait fabriquer des petits bateaux qu’il vendait aux touristes de passage. Réjean a fait ses premiers pas dans le métier,  en ne fabricant que des petits bateaux, son père lui servant de « maître ».

La vie n’a pas toujours été facile pour Réjean Bernier pour qui la surdité s’est fait sentir dès sa naissance. Vivant dans la colonie de Saint-Thomas de Cloridorme, époque à laquelle rien n’était adapté aux personnes atteintes de surdité. Il dit ne pas avoir fréquenté l’école, ou si peu, qu’il n’en a aucun souvenir. Il travaillera dans un moulin à scie. Vers l’âge de 20 ans il subit un grave accident lequel le  privera durant de nombreuses années de ses capacités d’utiliser adéquatement ses mains. La dépression s’empare alors de lui, et grâce à son grand courage, il recouvre progressivement la santé mais demeure toutefois fragile.

Travailleur acharné, il met tout ses efforts pour apprendre à lire. Pour ce faire, une fois adulte, il fréquentera durant  2 ans une dame qui lui enseigne à lire sur les lèvres et un peu d’écriture, ce qui lui permet d’apprendre à signer son nom.

 Réjean Bernier  consacre les 20 dernières années de sa vie à s’occuper de son père. Ce dernier décède en janvier 2006 à l’âge vénérable de 98 ans et 11 mois. Durant les dernières années de la vie de son père, Réjean sculpte tandis que son père peaufine les techniques de son fils en y apportant des correctifs.

 Réjean  Bernier a un talent naturel.  La sculpture est son mode de communication privilégié qui l’aide à sortir de son monde imaginaire,  en l’obligeant à traduire sur bois le fruit de sa création. Sa véritable carrière débute vers 2002, période à laquelle ses pièces abordent d’autres thèmes  que celui des bateaux.

Réjean Bernier «gosse» au canif,  rien de moins. Plus jeune il se coupe fréquemment. Comble du malheur, il a peur du sang. Au début, disait-il, je perdais connaissance.

D’une grande simplicité il accueille avec joie l’attention que l’on lui porte.

Malgré ses handicaps, Réjean Bernier affiche un bonheur complet, et même si sa véritable carrière débute sur le tard, il a devant lui un avenir prometteur. On peut donc dire qu’il est de la relève.

Les pièces de Réjean Bernier sont parfois datées et signées mais sont toujours peintes.


    
 
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